Le jeûne âge. Timide,
pas sûr de soi. Les papillons dans le ventre. Le trac, le vrai trac
qui tord de l'intérieur. Juste avant le rendez-vous. « Dans
une heure tout va peut être basculer ». Les doutes qui
surgissent. Le rouge qui monte aux joues et le sentiment que plus rien n'existe. L'impression d'être vivant pour de bon, de toucher du doigt
ce que c'est, enfin, que d'être épris de quelqu'un. Le moment où
les lèvres se touchent. L'explosion.
Les premiers baisers, les
premiers je t'aime, la première fois que vivre devient si agréable
en présence d'une autre personne. Cette impression de penser au
pluriel et puis de ne plus être seul. Cette fougue, cette passion
qui renverse le cœur, qui empoigne et qui secoue. Cette envie de
crier partout qu'on est amoureux, ça y est.
Le chagrin d'amour. Celui
qui arrache, qui bouscule, qui ôte toute joie toute envie de vivre
toute envie d'exister. Cette cascade qui déglingue, qui dézingue et
qui noie la toute petite personne que tu es, maintenant conjuguée au
singulier, rabougrie au fond des draps et des tornades de larmes.
Plus tard, plus mature,
plus pudique. Les discussions qui durent des heures où à cœur
ouvert, on livre qui on est, on se découvre, on s'apprend. On
s'engueule parce qu'on s'aime trop, parce qu'on se comprend pas
profondément mais qu'on aimerait trouver ce qui cloche. Ce qui
accroche. On cherche à deux et on se trouve parfois, tout seul. On
grimpe des montagnes, les victoires sont belles, diverses. On
tâtonne, on va chercher profond en nous parce qu'on a envie d'être
à la hauteur.
A chaque voyage, à
chaque histoire, une nouvelle pépite à mettre dans son fort
intérieur.
A toutes ces expériences
de vie, à tous mes amours passés, je dédie cette lettre.
A tous ces garçons que
j'ai aimé, à qui j'ai donné une petite part de moi, j'aimerais
dire un merci qui vient de loin.
Merci à tous ceux avec
qui j'ai partagé seulement quelques instants, et merci à ceux qui
m'ont aimé en secret, si toutefois il y en a eu !
Vous m'avez aidé à me
construire, à me chercher, à tomber parfois très fort, à me
relever, à me comprendre. Et c'est ce qui est important : grâce
à chacun d'entre vous, je me découvre et je traverse la vie.
Sereinement.
Avec force, détermination et surtout, avec beaucoup
d'envie.
Puisse l'amour que vous
m'avez donné vive en moi toujours, et à jamais.
Publié dans : "Pratique de la gratitude, l'art d'être heureux" de Jean François Thiriet, 2015
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