dimanche 19 décembre 2010

OSER.



"-Vous, vous n'avez pas des os en verre. Vous pouvez vous cogner à la vie. Si vous laissez passer cette chance, alors avec le temps c'est votre coeur qui va devenir aussi sec et cassant que mon squelette. Alors allez-y, nom d'un chien."




Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.





Oser. Oser être, oser aimer. Oser croquer dans la pomme qu'est la vie, sucer sa moelle tendre et délicieuse. Oser dire, oser exprimer. Oser surprendre, apprendre. Oser voler par dessus les 7 merveilles, oser décevoir. Oser un jour, dévoiler son amour, tout en chantant un air de gloire. Oser boire jusqu'à la dernière goutte du cérum, et passer outre. Oser danser, laisser s'exprimer son corps, ses lignes maintenues droites toutes la journée, comme des oiseaux enfermés. Oser chanter. Oser être fière, défiler. Se défier sois-même, avancer. Oser se battre contre ses peurs, oser mêler ses sentiments aux leurs, oser y croire. Oser détruire nos habitudes, oser cueillir la latitude de nos pensées. Oser jouer. Oser en prendre de la graine : quand on est déroute, quand on se traîne. Oser se mettre en colère noire, oser appuyer sur le dièse. Oser dire NON; oser être juste, être bon. Oser s'épanouir comme on le souhaite, oser cueillir des paquerettes. Oser manger du choux-fleur, même si c'est cuit à la vapeur. Oser affronter la peur d'être différent, oser être dépendant. Oser s'exprimer comme les " grands" -même si on en a pas la carrure, oser rêver d'énormitées. Oser ne pas se prendre la tête, pour une fois, oser être honnête.




Gaëlle.

mercredi 15 décembre 2010


J'ai tellement de choses à dire tu sais. Trop peut être. Tu t'en rappelle quand tu me sussurais des mots au creux de l'oreille ? Si, je suis sure que tu t'en souviens. C'était il n'y a pas si longtemps. Quelques mois, quelques années peut être. Qu'importe. Cela parait une éternité, un peu comme un songe qui revient un soir d'été. Une petite musique insignifiante, un refrain intemporel. Nous étions dans une autre époque. Tout ce qui importait, c'était le froissement des feuilles quand elles tombaient de l'arbre. Le gazouillement du bébé, comme une douce mélodie portée par le vent. J'étais fière, tu sais, fière d'être dans tes bras. J'avais battis mon empire, construit dans le coin de ton sourire délicieux qui m'inspirait l'amour, qui me donnait la force de croire en toi. Tu n'aurais pas pu savoir. Personne ne l'aurait pu. Je t'aimais tu sais, d'un amour si puissant, insouciant dans le monde que tu m'avais dessiné sur du papier coloré. J'ai eu tellement raison de te croire, parce que mon château était fort, presque indestructible. Rien ne pouvait défaire autant d'ardeur, autant d'amour, de promesses... Rappelle-toi. J'étais ta princesse, j'étais tes prouesses. La vie est une belle diablesse. Je sentais ta main caresser mes cheveux, je n'avais pas peur. Je n'avais plus peur. J'avais pensé que tu me protégerais, toujours, encore, et jusqu'à la fin.

J'étais sotte. Mais j'étais heureuse.

lundi 22 novembre 2010

Un peu d'ordre dans le désordre.


Voler par-dessus un nuage de coton, savourer une tasse de thé anglais citronné avec un lapin imaginaire, marcher sur les dunes de sable bleu au gout cassis, flâner près d'un champs en faisant craquer la paille avec ses DocMartens, traîner avec des ami(e)s jusqu'à l'aube, se foutre de la gueule d'autrui, sourire aux autres, plonger dans la mer, voyager par dessus la barrière de corail, souffler dans sa paille, gifler un caïman, lui faire manger ses dents, courir après sa montre, écouter des vieux classiques, leurs dire je t'aime, manger des groseilles, être sois-même, juste un instant.. Rêver.




=> Sinon, Je n'ai supprimé aucun articles, ils sont seulement dans "messages plus anciens", tout en bas de la page, et n'hésiter surtout pas à donner votre avis sur mes articles. Mes chapitres " Strange Ways " sont un peu en suspends, je l'avoue, mais j'attends qu'on vienne me les réclamer.

Bougez vos steaks les cocos.

Peace.


Gaëlle.





samedi 13 novembre 2010

"Je voudrais que le monde s'arrête pour descendre." Serges G.

En ce moment, beaucoup de choses passent en boucle dans ma tête. Mon existence, mon enfance... C'est comme si la vie avait choisie mes 15 ans pour faire ressurgir des moments gravés en moi. Un message subliminal, une mise en conscience, un signe. Je ne sais pas trop. Mais plus j'avance, et plus je me dis que finalement, j'ai atterri au mauvais moment sur terre.
Peut être que toute cette société va empirer, et ce qui tient les reines de ce monde, le marché, la puissance, le besoin qu'a l'homme d'être supérieur, d'écraser, de faire boire la tasse à la population qui vit au fond, dans le mare de café, celle qui ne présage jamais rien de bon, va s'écrouler.
Plus j'avance, et plus je me dis que c'est dur d'arriver à avoir de vraies valeurs, dans cette terre. De pas se faire enculer sans vaseline par ces hommes d'Etats qui ne pensent qu'à la population d'en haut, ceux qui grille les chances des quelques personnes qui tentent de ressurgir par d'autres moyens, de déjouer le système. J'ai comme une impression qu'on nous observe, et qu'on nous appelle " éco système raté", on a fait un peu tout à l'envers, et ce qui pourrais remettre tout à l'endroit, c'est quoi, au fond ? Le peuple qui gronde ? A quoi bon. Tellement d'Hommes ont donnés leur vie pour notre liberté, ont pris les armes en sachant que leur sang coulerait, qu'on se sent minables, nous, avec nos grèves qui font pas vraiment avancer le chmilblique. Ghandi, lui, il a sus avoir moins pour que les autres aient plus. Mais les autres ? Ils nous maintiennent la tête sous l'eau, ils nous mentent, et bientôt, on se fera cuisiner par les médias. LA VIE EST BELLE/

lundi 18 octobre 2010

De goutte à goutte.

Dans les jours d'orage, on cherche qui on est, qui on suit depuis toutes ces années. On se dit qu'on est rien en fait, dans ce monde, que chaque goutte de pluie qui tombe par la fenêtre, chaque petite part de nous qui s'écrase contre la vitre froide, finira un jour par disparaître. Parce que la vie nous dicte ses lois, ses mesures vivaces et qu'on perd souvent haleine. En fait, on doit surement être trop con pour la comprendre, cette " vie ". On croit que les roses, là bas, chez le voisin, fleuriront plus vite au printemps.
On te compare, on te critique. On te dit de couler le long de cette vitre glacée, de disparaître.
Sans pitié ! Sans courage. Sans ardeur, ravale ta mélasse.
Tu glisses le long de la paroi lisse, mais là trace est là. La trace de ta vie, de tes actes. De tes choix même, jusqu'aux plus minimes. Ta personnalité te suis, tes gestes, ta voix. On pourrait croire que chaque goutte qui chemine à travers cette vitre est la même, et prend le même chemin pour s'enfuir, mais quand on regarde bien, quand on prend la peine de regarder ce qu'est chacun et la route qu'il à emprunté, on se dit que chaque goutte est unique, et qu'aucune d'entre elle ne se frayera le même sanglot pour disparaître. Que le chemin parcouru peut toujours changer de direction, en rencontrant d'autres gouttes, en rencontrant d'autres destins.

mercredi 29 septembre 2010

Ballounia, ne pleure pas.


Avoir une longueur d'avance, et puis ne pas s'écouter. Se laisser prendre au jeu, se laisser bander les yeux, se faire surprendre. Goûter aux fruits délicieux, laisser couler, et se mordre la langue tellement fort, tellement lourdement.. Saigner. Se dire qu'on avait raison, en avoir ras les ballons, puis sourire. Se dire que cette vie là n'est pas finie, que la pâte n'est pas pétrie, que les gens changent.
Avoir foi en la vie, sourire aux anges.


lundi 13 septembre 2010

Sang froid, effroi.


C'est quoi réellement, toute cette mise en scène qu'est la vie, tous ces scénarios qui s'entrecroisent, s'entrechoquent, en laissant des brèches énormes que seul l'enduit du temps peu combler ?
C'est quoi cette croyance de tout maîtriser, de tout décapiter sans connaître, de jubiler ?
Ma colère est froide.
C'est une colère triste, déçue.
Une colère sans appel, sans cris aigus.
Une colère que j'étouffe dans mes poings fatigués, dans mes larmes salées.
Je suis las de penser, penser à ces gens qui vivent sans se préoccuper,
préoccuper de la fleur qui fane,
de la fille qui pleure tout bas,
Du pinçon qui chantonne,
De la brise qui met bas.
Pratiquer le doute, c'est aussi sombrer
dans la douleur de l'été ;
dans l'assiette mal essuyée ;
dans le pantin qui vient de tomber.
Écorchez-moi les yeux
Pour que je ne puisse plus voir
Ce spectacle désastreux.


Bousilles-moi les hanches.

Aimer, c'est du GRAND n'importe quoi. Une pure daube ce truc, aucune garantie. Ils garantissent leur produit 1 an; et puis ça se périme avant. Un produit bon marché. Testé avec deux illuminés et une pomme. Encore une connerie vue à la télé. Un peu de business, de rentabilité mensongère. Rien de plus. Puis ça coûte la peau des nougats. T'y donne un bras, et une jambe, ton coeur ensuite, la garantie rembourse pas. Faut tout sortir de sa poche. Te voilà démuni, sur la paille, à moitié défroqué, cent pour cent misérable.
Mensonges publicitaires.
Et puis on rachète le même, on se dit que c'est de notre faute, qu'avec le temps tout s'arrangera, que la vie est gorgée de solutions. T'as déjà donné ton âme au diable, pourquoi ne pas y brûlé ton nom? Merde, t'as dépassé la date. Il trépasse au fond d'une poubelle remplie de bibelots jamais oubliés. De vieux jouets dont tu ne peux pas te séparer, comme si rien que la sensation de les avoir près de toi, dans ta poubelle, t'apaise. Puis tu refouilles dans cette corbeille de souvenirs; tu contemples ces choses que tu as tant adulée, tu te dis que les temps changent. Et comme pour revenir en arrière, tu les serres contre ton coeur, et te dis que finalement, se sont les plus belles choses de ta vie, tes erreurs.

Serre-moi dans tes bras. Mais je t'en suplis; ne parlons pas.

jeudi 29 juillet 2010

Strange Ways.//







C'est pas qu'une passion. C'est un besoin. Écrire pour écrire.. Non. Ecrire pour vivre, pour s'exprimer, pour montrer aux autres que dans la vie on n'est pas qu'un tas de boue sordide, qu'on est capable, qu'on a envie de réussir, d'être bon, généreux, aimé, admiré par ce que l'on sait faire. Moi j'veux tout puiser, toutes les choses en moi qui veulent pas sortir, j'veux les chopper et les écraser sur mon papier, les fixer avec de l'ancre, et toujours continuer. Alors j'ai décidé de m'y mettre, et cette fois construire une histoire. Une première ébauche, une esquisse, pour voir. Pour pouvoir vous faire ressentir ce que j'ai pu ressentir, pour pouvoir vous prouvez que dans cette société qui débloque, il y a des personnes comme vous et moi qui rêvent d'un avenir meilleur.

Bonne lecture !

Gaëlle.











Chapitre 1 :


Ça fait dix minutes. Dix long minutes que je l'attends, alors, le regard vrillé sur le sol, j'observe. Les feuilles qui balaient la route, poussées par le vent et crépitant sur le goudron. Les petites boules de poison rouges qui sont étalées là, près de l'arrêt de bus tagué où je lui est donné rendez-vous. Le vent souffle par bourrasques, il me glace la peau, entre dans l'entrebâillement de mon manteau, je fais comme si je n'avais rien reçu. Je me redresse. Le voilà, ce con, il est en retard, comme souvent, mais il me fait toujours autant d'effets, m'emplit de bonheur. Lui, mon grand Noah, avec ses cheveux d'un brun sombre, avec sa mèche rebelle qu'il replace si souvent, ses Ray-ban modèle aviator, son manteau en cuir usé, ses pantalons moulants et son petit point de charme incorruptible, son grain de beauté sur le coin de ses lèvres bien galbées. Il a une clope entre les doigts, des camel, qu'il écrase sur le petit muret à côté des autres, et viens me prendre dans ses bras. Il m'embrasse tendrement la joue, il me sourit avec ses dents que je connais par cœur, que je pourrais dessiner sur une feuille, comme les enfants. On se parle de choses , d'autres, puis je lui propose de squater chez moi. Il rallume une cigarette, je tire une taffe. C'est notre petit rituel à nous. C'est parc'qu'un jour je lui ais dit :
- Noah, t'as pas le droit de fumer pour toi tout seul, parce qu'à chaque cigarette, tu te tue un peu plus, et moi je te regarde te tuer sans pouvoir t'en empêcher.
Il m'a répondu :
- Hum, OK. Alors à chaque fois que j'allumerais une cigarette, je te ferai tirer une taffe, une petite part de ma mort, comme ça tu te tueras un peu avec moi, et je te sauverais.
J'ai accepté. Ça me tue peut être un peu à chaque taffe, mais je crois que je préfère me dire celà, au diable mes poumons. Puis, on peut pas tout avoir.



Chapitre 2 :

Ce matin là, ma chambre baignait dans le soleil, mes rideaux orangés reflétaient une lumière apaisante. C'était les deuxièmes vacances de mon année de seconde, nous étions dimanche et il faisait beau. J'eus envie de sortir, voir du monde, faire la fête autour d'une bonne sangrilla maison, avec de la musique de fond, au bord d'une piscine... Je décida donc de sortir de mon lit, et de téléphoner à Noah tout en buvant mon café matinal. Noah, il connait tellement de gens que tu pourrais parler de lui en Indochine, il y aurait des adeptes.
Il décroche :

"_Allô ?
_ Ouais baby ? Il fallait que je te fasse savoir mon envie brutale de sortir ce soir, alors je t'appelle, voilà.
_ Chérie hum, ce soir je vais chez Théo, je crois qu'il fait un truc, c'est OK pour toi ?"

Théo, c'est un petit fils de riche qui a une villa à Bregille, mais chez Théo, c'est tease à gogo. J'hésite... Oh et puis, ce n'est que le début des vacances, des soirées, il n'y en aura pas qu'une.
J'approuve, puis raccroche, le sourire aux lèvres.
C'est tellement bon de se prélasser au soleil, les cheveux dans le vent, tout en buvant un café, accompagnée de Melody Gardot qui te fout une ambiance Calme, tranquille. J'appelle ça les petits plaisirs des vacances. Gaëlle, va ranger le lave-vaisselle !! Hum, voilà, mon moment de bonheur finit, les assiettes rangées, je file sous la douche où je laisse couler l'eau chaude sur mes cheveux raides, je savoure ce moment où personne ne me dérange, je chante des choses absurdes... Je sorts, j'ai froid, comme toujours, et je ne sais pas quoi me mettre. Alors j'essaie, je fouine, je réessaye, puis finit par opter pour ma première tenue : une chemise trois-quart en jean et un T-shirt THE KOOPLES, puis un jean et des bottes hautes. Une fois maquillée, coiffée, habillée, je sonne chez No' qui joue à la PS3, puis tout en descendant quelques bières nous parlâtes de filles, de fringues, de statuts FCB et de notre cher et tendre lycée.
Il est déjà 6H20 quand nous prenons le métro, puis quelques stations plus tard, nous voilà arrivés chez Théo. Nous sommes apparemment dans les premiers puisque Théo est scotché au téléphone, j'en profite donc pour faire le tour des lieux... Piscine creusée, petite terrasse aménagée, immense salon, cuisine laquée... LE LOUXE !! Les invités arrivent peu à peu, ainsi que l'alcool, les trouvailles sont montrées, les bouteilles dégainées, tout est assez calme; les gens discutent, boivent, et puis tout s'accélère, ceux qui se baignent à poils, ceux qui fument autour du barbecue, et puis les culs-secs, je rigole, je m'amuse, les verres s'entassent, les concours se multiplient, des cris retentissent, du verre casse, on entend un bruit sourd, puis plus rien, je crois, tout le monde est autour de lui, j'entends des cris, des voix, tout devient flou, tout est vague... Il y a du sang... Les pompiers, puis le SAMU, les brancardiers arrivent, on ne peut plus rien voir, je perd l'équilibre, tombe, puis m'endort.

Mes paupières sont lourdes, la lumière du jour à transpercée mes paupières, je cligne des yeux. Je me lève maladroitement puis constate les dégâts : du verre, du sang, des gens qui dorment dans chaque recoin, des flics, des bouteilles vides... MERDE, je me souviens violemment d'hier soir, tente de rassembler les éléments, mais j'ai un mal de crâne atroce et mes jambes ne me supportent pas, je m'écroule.
Je sent une main qui me tapote le dos, c'est Noah, il me regarde, me demande si ça va et d'un air grave, il me dit :
"_ Ecoute, j'ai quelque chose de grave à te dire, hier soir... Hier soir, on était tous bourrés, et JB à beaucoup trop bu. Il a entraîné des verres dans ses gestes maladroits, engourdis par l'alcool, et il est tombé en plein de la casse... Le sang, les cris...
Voilà, quand le SAMU est arrivé, s'était trop tard, trop tard.. JB ne respirait plus, il est mort Gaëlle, il est mort hier soir, je suis désolé, il est MORT."
Je ne pourrais vous décrire l'expression que je pouvais avoir à cet instant. J'étais comme pétrifiée, je ne pensais plus, mon regard était fixe. J'eus quand même l'occasion de balbutier quelques mots qui ressemblaient à :

"_ Merde, nan, nan, je... Mort."


Chapitre 3:

Je marche. Plus rien a d'importance. Tout est creux, ignoré par mes yeux fatigués, mes yeux vides de sens, vide de bonheur. Toutes ces images dans ma têtes se bousculent, se cognent, s'entrechoquent. Le vent souffle par bourrasques, il est glacial, il me rappelle mon humeur. Il titille les branches de cet arbre dont j'ignore le nom. Les branches s'étirent, je pleure. Toutes les larmes de mon corps, ma peine, ma rage, tout y passe. Je ne prend même plus la peine d'éviter les flaques d'eau; les personnes qui parlent forment un léger bruit de fond, je m'exaspère. J'ai envie de partir, de crier ma haine, de me saigner la peau, je me sent conne et inutile, comme un navire au fond de la mer, seul, et entouré de vie qui ne s'en préoccupe plus.
C'est les obsèques aujourd'hui, mais je n'avais pas envie de voir toutes ces têtes, ces pleurs, ces gens détruis. Cela me dévore, me brûle. J'étais là, je n'ai rien fait, parce que j'étais saoule, saoule et imbécile, ça aurait très bien pu m'arriver à moi. J'ai l'impression qu'il me hante, qu'il m'observe de son nuage là-haut, et qu'il m'accable de remords : je suis seule. Noah est aux obsèques lui, il le connaissait bien. On doit tous se sentir coupable. Au fond, peut être que sa vie était tracée, qu'il était destiné a mourir en se bourrant la gueule, fin de l'histoire. Qui croit au destin, au fait que la vie et déjà.. Tracée, et que quoi qu'il arrive, la mort sera celle que l'on a décidé pour nous ?
Mon lit est le seul endroit dans le quel je me sent bien, où je n'ai pas à me surveiller, et mes pensées peuvent vagabonder sans que je me reprenne et me dise que tout ça ne sert à rien.
La nuit, je fais le cauchemar de me voir à sa place, et à chaque fois quelque chose change, et il se trouve que dans toutes les fins, je meurs. Peu à peu, mon cauchemar s'efface, comme pour me dire d'oublier, pour me dire que la vie continue. Parfois je lui parle à J-B, le soir, je lui dis tout ce que je ressent, et je sais qu'il m'écoute.

Je me fais de plus en plus d'ennemis, je suis d'une humeur massacrante, je démarre au quart de tour. Hier soir en sport, j'ai reçu un ballon en pleine face. Un petit con de ma classe, qui s'est mis à rire. J'ai saigné, je ne sentais plus mon visage. Je voyais mon propre sang couler sur le lavabo immaculé, je revoyais les bouts de verres et les cris. Il fallait que je marche, tout était flou, les gens autour de moi s'agglutinaient, se bousculaient, j'avais presque envie de rire, de danser, mais mes jambes tremblaient, alors je suis tombée dans les pommes, comme ça, sans cris égards.



Chapitre 4 :

Toutes mes facultés étaient réduites en une seule : l'ouïe. Je ne pouvais ni voir, ni sentir la douleur qui devait me cogner à cet instant, juste entendre un bourdonnement strident qui venait titiller mes oreilles rouges sang. C'est comme si je n'habitais plus mon propre corps, ma propre masse, mes problèmes, ma peau que j'ai égratignée plus d'une fois, ma cicatrice sur la joue quand je suis tombée à vélo, ma colonne que je remuscle tous les jeudis, mon poignet défaillant quand ça lui prend, mon petit nez en trompette, mes longs doigts de pianiste, ma petite bouche mince, mes dents bien alignées grâce à ce fucking appareil dentaire que j'ai du garder plus de deux ans, mes grains de beauté que Noah s'était amusé à compter, mes fesses rebondies, mes yeux noisettes que je remplaceraient volontiers par des gris/ verts, ou des bleus hypnotisant, mes cheveux châtains, lisses, raides et sans grâce, mon nombril en forme de petit bonhomme... tout ce qui m'appartenaient m'étaient lointain, intouchable.
Or, d'un coup ma vue s'est éclaircie, et mon corps était devenu si léger que j'aurais pu voler. L'image que je distinguait était floue, puis, peu à peu se distinguaient les contours du gymnase, les gradins, les cages de foot, les volants coincés dans les poutres, la poussière sur les affiches de PUB, et.. Et moi-même, transportée sur un brancard orange fluo, avec des pompiers, le CPE, le principal en costard, toute ma classe.. Mon corps inerte en dessous de mes yeux, plongé dans le sommeil profond, comme un cadavre à peine mort.. Mes yeux étaient partout, je voyais chaque recoins, chaque expression, chaque visage et chaque pensée me parvenaient. Mais, étais-je morte ? Que se passait-il pour que la scène dont j'étais le centre me parvenait à moi, qui était allongée sur le brancard ? Comment cela pouvait-il être ? Non, le rêve n'était pas une possibilité.. c'était bien trop réaliste.
Une envie irrésistible s'empara de moi : celle de regagner mon corps au plus vite. Il m'appelait, me disait qu'il avait besoin de moi.. Comme si une force étrangère me montrait le chemin à suivre. Je ne pu m'en empêcher, il fallait que je regagne ma chair, alors mon esprit pénétra dans mon corps telle une toupie furieuse, et rejoignit un coin de mon cerveau.

****


Je suis allongée dans une salle blanche. Une salle vide, où seul un lit avec des barreaux en fer réside là, toute l'année. Il n'y a pas de télé, pas de meubles, pas de décoration. Juste un lit, avec, vous savez, les couches de couvertures que nous mettent nos grand-mère, celles qui grattent, pleins de draps froids. Rien ne m'est familier. Et puis, une dame, faisant irruption dans la chambre :
_ " Gaëlle ? Oh ! Tu t'es réveillée. Tu as fais petit malaise dans le gymnase. Au début, tu ne respirais plus.. Alors on t'as emmener ici pour t'ausculter un peu mieux, et quand on t'as allongée sur ce lit, tout était normal. Il paraissait que tu dormais! Seulement, rien ne semblait te réveiller, alors on a préféré attendre. J'ai appelé ta mère, elle ne va pas tarder à arriver."
Je reconnut l'infirmière du collège. Elle était stressée, préoccupée.. Comme si j'étais le dernier de ses soucis ! Elle sortit, me laissant, sans même attendre de réponse.
Je ne comprends pas.. Chaque détails, chaque pensée.. J'ai tout vu, j'étais là, le gymnase, ma classe.. Tout se brouille. Mes hypothèses, mes souvenirs, mes questions, mes réponses, mes yeux mêmes.. J'ai hâte de sortir d'ici, que je puisse réfléchir tranquillement dans mon lit, sous ma couette.

Je suis dans ma chambre. J'essaye tant bien que mal de tout rassembler. De construire quelque chose.. Mais je n'y arrive pas. C'est comme si à chaque fois que je touche une idée, une solution du bout des doigts.. Elle se casse, disparait. Je n'en est parlé à personne.. Mais j'ai le pressentiment que cette chose, cette sensation, personne ne pourra jamais la comprendre. Je suis seul avec cette énorme point d'interrogation qui prend toute la place dans mon corps, dans ma tête, j'ai l'impression qu'il me suis, qu'il me traque.. Qu'il me cherche, me demande de comprendre, mais je n'y arrive pas.
Il est 3H du matin. Ma couette me gène. Je tourne et retourne dans mon lit, le sommeil ne veut pas de moi. J'essaie de compter ces putains de moutons, de fermer les yeux et de ne plus bouger, rien y fait. Je suis à l'affut. Je sais qu'une présence m'observe.. Me regarde de ses yeux luisant, quelque part.. Peut être juste en face de moi, collée contre mon visage.. Les yeux fixés sur moi. J'ai le souffle court, le coeur qui bat. Je cache mon corps sous ma couverture, mais j'ai trop chaud. Mes mains moites tâtent le vide, il n'y a apparemment personne. Je m'endors une demi heure, puis me réveille. Me retourne en vain. J'ai toujours cette angoisse qui me traque, cette présence qui m'observe.. Il faut que je n'y pense plus. Allons ! Je m'endors.

Des oiseaux qui chantent, le bruit d'une nature matinale,c'est la sonnerie de mon réveil.. Il est 6h45. Je suis tellement crevée que je n'ai pas la force d'appuyer sur le bouton qui ferait clore ce bruit strident. Je me rendors. 7h35, le réveil sonne de nouveau, je me lève péniblement en choutant dans ma valise, me cogne le genou dans le coin de ma commode et arrive enfin à sortir. Je vais dans la salle de bain, mon reflet est la pire chose que je n'ai jamais vu: mes cheveux sont gras tellement j'ai transpirée, j'ai des poches sous les yeux, la marque de l'oreiller sur la joue, le nez qui pèle, les dents qui s'écartent parce que je n'ai pas mis mon appareil, du noir sous les yeux.. Je me décourage. Je prend ma douche, chaude, brève, puis estompe tant bien que mal toutes ces traces de fatigue avec mon maquillage. Déjà l'heure d'y aller. Je fourre quelques cahier dans mon sac de cours, ma trousse, et je sorts en claquant la porte de l'appart'. Il fait encore sombre, je cours après le bus, monte dedans, me fait huée par ces bouffons qui n'ont que ça à foutre, puis pose les pieds dans mon lycée. Je rejoins mes copines qui m'attendent, me demande comment ça va.. Par chance, mon maquillage cache ma fatigue et mon désespoir, elles me laissent tranquille pour le moment.

La journée passe, longue et monotone. Bientôt les beaux jours seront là, tout le monde ne parle que de ça.. L'été : " SUMMER 2010", c'est ça ouais.. J'entends les bribes d'une conversation :
"_ Et moi tu saiiiis quoi ?! Bhen je vais en corse cet été avec Stella, et on va faire du cheval sur le sable fin ! AMAZING HEIN ? ( rire débile ), ho ma louloute !! ( s'adressant à sa copine Brigitte ) t'inkièète ton chagrin d'amour va passer, t'en trouveras pleins d'autre des mecs ! En vacances tu verras, y'en a toujours un qui est prêt à t'accueillir dans sa tante ! ( deuxième rire débile) aller, pense pas à ce con !
_ ( Brigitte, rétorquant à sa copine la pouf dont j'ignore le nom) Mais tu sais, moi j'oublie pas un mec comme ça! Je suis pas comme toi, j'ai besoin de temps.. J'étais tellement attaché à lui.. Tu sais, toi tu connais pas ça.. ( blablabla) " Il faut de tout pour faire un monde !

Mes pensées se tournent vers l'amour justement, vu mes précédentes relations chaotiques, il faudrait peut être que je cherche un peu.. Une relation sérieuse que les filles m'envierais, un homme, un vrai ! Peut être qui ça existe sur la planète, qui sait? Peut être même qu'il est sous mes yeux, juste là, qu'il me tend la main mais que je la rate.. En même temps, avec mes péripéties du moment, je n'ai pas vraiment pu me concentrer sur cela... Oh et puis, l'amour c'est compliqué, il faut donner du temps.. Et il parait qu'il tombe souvent quand on ne s'y attends pas, un coup de foude, l'alchimie, que d'un coup on sait que c'est CELLE LA, cette personne avec qui on va passer un bout de chemin.. Il y a bien des mecs dans mon lycée, avec leur belles gueules et leurs mèches rebelles, leurs classes naturelles, leurs regards ténébreux, mais, ceux-là en valent-ils vraiment la peine ? Je ne sais pas. C'est souvent ces mecs là qui nous déçoivent, avec les quels ont restent le moins longtemps.. Faute de sentiment, d'amour profond, de temps.. Mais, qui dit que si jamais je tombe amoureuse, l'intéressé m'aimera autant ? Qu'il donnerai sa vie pour venir me rejoindre le soir, qu'il défierais ses parents pour éviter les repas familiaux, rien que pour me voir une heure ou deux ? Qu'il n'y aurai que moi, son amour, sa belle, et personne d'autre ? Qui sait ?

Mon portable me tire de mes pensées, c'est Noah, il veut savoir si je vais bien.. Noah.. Noah que je connais depuis si longtemps.. Que j'aime tellement.. OUI JE DÉCROCHE BORDEL !



Chapitre 5:

L'Amour est une chose bien délicate, bien ardue et maladroite pour que je puisse en parler avec simplicité et détachement. Je suis si minuscule dans ce vaste monde, cette usine de sentiments, de personnes différentes..
L'amour passionnel, en vrac, maladroit, sans issue, foutu, impossible, fusionnel, inconditionnel, bousillé, piétiné, massacré, vécu, oublié, méprisé, sous-estimé, bestial, alambiqué, sournois, sexuel, artificiel, démesuré, intense, incompris, aveugle, immature, infidèle, irrésolu, à sens unique, exceptionnel, unique, palpitant, larmoyant, menaçant, agaçant, surprenant, infini..
L'amour, comme je le disait donc n'a pas de véritable barrière morale. C'est quelque chose d'unique, de propre à chacun, marqué par le sentiment que tu veux bien lui donner.
Aurais-je le droit alors d'y goûter vraiment ? De mettre les pâtes dedan, et puis prendre le risque de souffrir, de pleurer, d'avoir mal à cette chose que nous appelons " cœur", mais en fait qui n'a pas d'emplacement légitime. Aurais-je le droit de goûter à ce fruit délicieux qui est l'amour, interminable et renouvelable ?
J'ai hâte !,la rencontre, l'amour, les sentiments, les débuts où l'on se cherche, la stabilisation..
L'AMOUR_

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Les beaux jours se faufilent entre deux nuages, le morale revient, la routine du lycée, mes notes remontent peu à peu, le malheur passe.
Ça fait déjà trois mois qu'il est en haut, mais mes questionnement ne cessent pas.
Pourquoi toutes cette mise en scène de moi face à moi ? Et surtout pourquoi je n'en parle à personne ?
J'ai comme un.. Un couvercle dans la gorge quand je suis sur le point d'en parler, un couvercle qui me saisit, qui m'empêche de respirer, qui me dit " stop, ne dis rien ou je t'étrangle."; alors je m'éforce à ne plus y penser, à le pousser loin par la force de mon esprit, le jeter derrière moi... Mais il revient, toujours a même endroit, toujours au même moment. Comme si mon corps lui-même ne voulait pas le partager, comme si... Je n'avais plus le pouvoir.

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Un soir, j'étais chez Noah, et nous parlions de JB. Il a sus pour mon "accident", et il sait que ça a un rapport avec sa mort.
"_Gaëlle, pourquoi tu es toujours vague quand on en vient à parler de ça ?
_ Parce que c'est un mauvais souvenir.
_Et alors ? Il faut en parler, sinon ça te restera sur le coeur, ma belle.
_Noah.. Je peux pas.
_Tu ne peux pas m'en parler ? Je ne te suis plus..
_Je n'y arrive pas. Je voudrais pourtant..
_Tu es en train de me dire qu'il s'est passé quelque chose de grave sans que je le sache ?
_...
_Gaëlle, dis-le moi.
_Je te l'ai dit, c'est impossible ! Mon corps refuse, je.. Dit-elle avec un manque d'air imminent. Tu vois, je-je n'arri-ve-ve plus à à res-respirer.
_Hé ! Ca va ? Dis moi ce qu'il y a ? Tu.. Gaëlle ??!!
_Ne-ne parlons plus de ça.
_D'accord."

Sur ces mots, la conversation diffurqua et ça devint le premier sujet tabou de notre relation.


Chapitre 6 :

La gorge nouée, je pars de chez Noah à pied. C'est vraiment la seule personne à qui je peux tout dire, à qui je parle librement de tout et de rien, comme de choses importantes. La personne à qui je confie mes secrets, mes sentiments pour n'importe qui, qui me conseille, qui me réconforte quand ça va mal. Celle qui est toujours là. Noah.
Je suis donc totalement seule.
Les poings dans les poches, je regarde la lune qui elle, est toujours belle. Toujours digne.
Je me sens trahis par moi-même. Alors dans le froid de février, je cours. Je cours vite. Chaque partie de mon corps bouge à l'unisson, le rythme de mon coeur définis mes foulées, je cours très vite. Les bordures sont flous, je ne vois que le bout du chemin. Je suis à bout de force. Je revois mes quelques derniers mois, puis tout se brouille. Mon esprit est vide. Je continue dans la pénombre, épuisée, mais vivante. Juste vivante. Comme si à cet instant, la seule chose qui importait à mes yeux était mon existance. Je cours encore. De plus en plus vite. Chaque pas m'éloigne du concret, mes pensées sont dirigées vers l'instant présent. Juste le goût de la nuit dans ma bouche, le bruit des cailloux crépitant sous mes chaussures, juste moi.
J'arrive devant la porte de chez moi, monte les escaliers sans croiser personnes, ouvre la porte de ma chambre comme si j'entrais par effraction, m'étale sur mon lit sans même prendre la peine de me déshabiller, puis m'endors.
Et pour la première fois depuis la mort de JB, je dors bien. Sans aucun rêve.


Chapitre 7 :

Ce soir, j'ai pas vraiment envie de m'endormir. J'ai envie de rêver ce soir, de planer.
J'ai même pas envie d'aller traîner sur l'ordi telle une loque. J'ai pas envie de recevoir de messages. J'ai envie d'être déconnectée, hors ligne, H-S.
En ce moment, je suis pensive. Intensément pensive.
Ma vie, mes journées, se déroulent parfaitement bien. Mais c'est comme une impression de déjà-vu. Merde ! Je crois que j'ai envie de changement. J'ai envie d'aimer. J'ai envie de sortir voir le coucher du soleil. D'écouter du jazz sous la neige. De pêcher l'horizon avec mes yeux ahurient. Une chose, une seule, m'obnubile. C'est lui. Il me démange, il me fascine. Je n'arrive pas à le décrypter je crois, et c'est ça qui me plait. Ce sentiment de savoir qu'il y a quelque chose, mais ne pas savoir exactement quoi, ni pourquoi. Ne pas savoir ce qui t'attire vraiment, mais ne pas pouvoir résister pourtant. Flancher. Se promettre de ne plus le faire. Puis flancher à nouveau.
En fait, je crois que je délire ce soir. Parce que ce soir, je suis amoureuse.
Amoureuse de ce pressentiment. Celui qui me dit qu'au fond de moi, je suis différente. Je ne suis pas comme ces gens que je croise dans la rue, que je vois au lycée, que j'épie sur facebook, j'ai comme une sorte de destinée qui m'appelle, qui me happe, un avenir certain. Je ne sais pas encore comment, ni pourquoi, c'est comme une vague qui me subjugue, comme la vague irrésolue.

dimanche 20 juin 2010

VIVRE.


T'as pas le droit de passer sur mon blog, tout lire, et partir comme un voleur. Parce que moi si je publie certaine choses, c'est aussi pour avoir des retours, des réflexions, des remarques.. C'est aussi pour savoir s'il vaut le coup, mon charabia.

Ne garder pas pour vous vos pensées, ecrivez-les.



Gaëlle.




mercredi 16 juin 2010

Le monde entier est un théâtre.


Parce que maintenant, le théâtre fait partit de ma vie, que je joue dans une pièce géniale, que j'aime ça, j'aimerais vous faire partager cette envie d'en connaître plus, cette envie de savoir, de jouer, de se mettre dans la peau de n'importe quel personnage et de le devenir. Peut importe son histoire, peut importe ses origines, peut importe ce qu'il veut, ou ce qu'il doit dire, jouer successivement différent rôles, toujours être juste, toujours être prêt à améliorer son jeu. Pour cela, j'aimerais commencer par vous faire lire un passage, un passage d'une grande pièce : Le Bourgeois gentilhomme. Tout d'abord parce que Molière est tout simplement le plus grand auteur de pièces du 18e, mais aussi parce qu'il a une façon de tourner les choses qui ne peuvent laisser indifférent.



Pour faire court, Cléonte est amoureux de Lucile, mais il croit que celle-çi ne l'aime plus. Covielle, qui est le valet de Cléonte, est amoureux de la servante de Lucile, Nicole. Ce passage raconte comment Cléonte et Covielle se sentent trahis par les deux femmes, du fait de leur ignorance à leur égards. ( Il se trouve qu'elles ont évité leur regards pour une raison quelconque ). Ce passge décrit alors le dépit qui les annimes, et l'amour dans toute sa splendeur des deux hommes pour leur belles.



CLEONTE. Quoi ! Traiter un amant de la sorte ? Et un amant le plus fidèle et le plus passionné de tous les amants ?

COVIELLE. C'est une chose épouvantable que ce qu'on nous fait à tout deux.

CLEONTE. Je fais voir pour une personne toute l'ardeur et toute le tendresse qu'ont peut imaginer ; je n'aime rien au monde qu'elle, et je n'ai qu'elle dans l'esprit ; elle fait tous mes soins, tous mes désirs, toute ma joie ; je ne parle que d'elle, je ne respire que par elle, mon coeur vit tout en elle : et voilà de tant d'amour la digne récompense ! Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi deux siècles effroyables ; je la rencontre par hasard ; mon coeur à cette vue se sent tout transporté, ma joie éclate sur mon visage ; je vole avec ravissement vers elle ; et l'infidèle détourne de moi ses regards et passe brusquement comme si de ma vie elle ne m'avait vu !

COVIELLE. Je dis les mêmes choses que vous.

CLEONTE. Peut-on rien avoir d'égal, Covielle, à cette perfidie de l'ingrate Lucile ?

COVIELLE. Et à celle, monsieur, de l'ingrate Nicole ?

CLEONTE. Après tant de sacrifice ardents, de soupir et de voeux que j'ai fait à ses charmes !

COVIELLE : Après tant d'assidus hommages, de soins et de services que je lui ai rendus dans sa cuisine !

CLEONTE. Tant de larmes que j'ai versées à ses genoux !

COVIELLE. Tant de seaux que j'ai tiré au puits pour elle !

CLEONTE. Tant d'ardeur que j'ai fait paraitre à la chérir plus que moi même ! [...] Ne t'avise point je te pris de me parler jamais pour elle !

COVIELLE. Moi monsieur ? Dieu m'en garde !

CLEONTE. Ne viens point excuser l'action de cette infidèle.

COVIELLE. N'ayez pas peur.

CLEONTE. Non, vois-tu, tous tes discours pour la défendre ne serviront à rien. [...] Donne la main à mon dépit, et soutiens ma résolution contre tous les restes d'amour qui me pourraient parler d'elle. Dis-m'en, je t'en conjure, tout le mal que tu pourras. Fais moi de sa personne une peinture qui me la rende méprisable ; et marque-moi bien, pour m'en dégoûter, tous les défauts que tu peux voir en elle.

COVIELLE. Elle, monsieur ? Voilà une belle mijaurée, une pimpesouée bien bâtie, pour vous donner tant d'amour ! Je ne lui vois rien que de très médiocre, et vous trouverez cent personnes qui seront dignes de vous. Premièrement, elle a les yeux petits.

CLEONTE. Cela est vrai, elle a les yeux petits, mais elle les a pleins de feu, les plus brillants, les plus perçants du monde, les plus touchants qu'on puisse voir.

COVIELLE. Elle a la bouche grande.

CLEONTE. Oui ; mais on y voit des grâces qu'on ne voit point aux autres bouches ; et cette bouche, en la voyant, inspire des désirs, est la plus attrayantes, la plus amoureuse du monde.

COVIELLE. Pour sa taille, elle n'est pas grande.

CLEONTE. Non ; mais elle est aisée et bien prise.

COVIELLE. Elle affecte une nonchalance dans son parler et dans ses actions.

CLEONTE. Il est vrai ; mais elle a grâce à tout cela, et ses manières sont engageantes, ont je ne sais quel charme à s'insinuer dans les coeurs.

COVIELLE. Pour de l'esprit...

CLEONTE. Ah ! elle en a, Covielle, du plus fin, du plus délicat.

COVIELLE. Sa conversation...

CLEONTE. Sa conversation est charmante.

COVIELLE. Elle est toujours sérieuse...

CLEONTE. Veux-tu de ces enjouement épanouis, de ces joies toujours ouvertes ? Et vois-tu rien de plus impertinent que de femmes qui rient à tout propos ?

COVIELLE. Mais enfin elle est caprucieuse autant que personne au monde.

CLEONTE. Oui, elle est capricieuse, j'en demeure d'accord, mais tout sied bien aux belles, on souffre tout des belles.

COVIELLE. Le moyen, si vous la trouvez si parfaite ? [...]




A quelle belle chose que l'amour, que la passion que l'on a pour une personne, pour un corps de femme... A tout bientôt !

Gaëlle.

mardi 15 juin 2010


J'y crois. J'y croyais.


Ce n'est donc pas possible ? Avoir tous les visages, tous les comportements, toutes les attentions possibles, rien ne changera alors ?

J'essaye. J'ai essayé.

Toujours devoir l'écrire, toujours devoir le dire. Je n'y arrive pas. Peut être que ça rend mieux comme ça. Son petit jouet, sa poupée, sa barbie qu'il essaye de tordre dans tous les sens, de lui faire faire le grand écart, mais il n'y arrive pas. Alors il casse son beau jouet. Il le fracasse contre le mur de sa chambre, sa chambre où elle ne sera plus. Il la reprend. Cette barbie adulée, qu'il avait tant aimée, cette icône de la mode; l'ancienne mode. La mode passée.
Ça te dérange. Alors tu changes. Changer d'horizons, pour en voir de nouveaux, de meilleurs, de différents. Changer de point de vue. Cela suffira ? Le point de vue est-il vraiment le facteur, celui qui fait que tout change ? Peut être pas. Car celui-çi montre ce qu'il veut bien montrer, mais la réalité reviens toujours en plein fouet. Comme le sang qui coule malgrès les pansements. Comme un ivrogne reprends sa bouteille. Comme un enfant qui pleure. Comme la poussière qui s'installe tout doucement, et quand on la chasse, elle revient. Toujours, toujours.
Je met les légos rouges, et toi les bleus. Il y a des trous dans notre maison, alors tout s'éffondre. Trop de rouge. Rouge comme les coquelicots, rouge comme la plaie qui ne coagule pas, rouge comme mes joues quand il fait froid.
T'oublier ? Mais pourquoi ? Impossible. Trop d'amour. Trop de tout.
Je ne veux plus de ce petit jeu pervers. Je veux du vrai, du sincère.

Blaisse moi. Blaisse-moi encore. Je te promet que je ne dirais rien.

lundi 14 juin 2010


Je ne sais plus. Je n'ai jamais sus. Personne ne saura, puisque ce n'est pas concret, puisque c'est abstrait. Dégénération, abus, souffrance, plus rien n'entre dans la balance, rien n'est mesurable, tu es supportable. Est-ce le mot ? Tu ne me suis plus. N'en pense plus, ça fait trop mal. Mais alors, où vas-tu le cacher ? Tu va l'enfouir en toi, quelque part, et espérer qu'il ne se manifeste plus ? J'espère que tu rigoles. Les sentiments, tous, dans tous les sens du terme, ne se rangent pas. Il n'y a hélas, pas de cadenas. Aussi fragile sois-tu, ils ne se tairont pas. C'est trop. Tu bois la tasse, mais tu nages, tu rames, tu avances, aussi tu recules. Ne lâche pas, se serai trop facile, peut être une solution, ou une divergence... Leurre-toi. Je suis là, oui mais pour combien de temps ? Personne ne sait, puisque c'est abstrait. Une tâche, un bol, une image, une métaphore.


Je ferais mieux la prochaine fois.