C’est dense et complexe.
Il y a des vagues.
Parfois, c’est vécu avec une forme de
sérénité, de silences, de routine qui se déroule sans accrocs.
Je suis dans les bras de mon amoureux,
je me sens protégée, vivante, chanceuse.
Je mange des bonnes choses, je lis des
livres qui m’inspirent, je démarre des projets qui ont du sens, je me ballade dans une nature verdoyante et paisible.
A toute heure du jour, j’entends les oiseaux et le murmure rassurant de la ville.
Et puis il y a ces soubresauts, ces
éclats de conscience, ces tremblements de réalité crue et morbide.
Ceux là, ils surgissent sans prévenir.
Ou peut être que si, ils sont là depuis
le début, et cette impression de sérénité n’est que surface et mirage.
Sournois, brutaux, sans pitié, ils
viennent nous rappeler l’état du monde qui s’agite en nous, qui nous transperce
de toutes parts, qui nous tord et nous déforme.
Je n’arrive plus à trier les
informations, à trancher, à tirer des conclusions sans me faire embarquer par
celles des autres.
Je sens cette lenteur, cet arrêt, ce
poids que chacun.e porte.
Les yeux se rivent sur les présumé.e.s
responsables. Une rage, une colère, une indignation qui grondent et qui s’accroissent un peu plus chaque jour.
Je me dis « il était temps ».
Je me dis « j’ai beaucoup d’espoir,
mais j’ai peur moi aussi ».
J'ai peur de ce nouveau monde qui se dessine
avec les crayons des mêmes mains. Ce n’est pas de celui là dont je rêve.
Je m’outille. Je tente de me tenir prête
au grand changement.
Puis je m’écroule en découvrant toutes
ces barrières qui me retiennent malgré mon envie pressante de passer à autre
chose.
Parfois je me murmure tout bas : « au moins
dans le vieux monde je savais à quoi m’en tenir. »
Puis j’ai honte, parce que je sais que le mot « résilience »
nous sauvera.
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