C'était un de ces soirs froid où il fait bon vivre dans les chaumières. Je me disais que ça faisait une éternité que je n'avais pas réussi à écrire quelque chose de passable, et j'avais raison. J'attendais tristement un de ces dimanche soir où mes pensées s'égarent pour former une nuée d'oiseaux blancs. Des volatiles fous et imprudents qui virevoltent au dessus de mon crâne en même temps que j'écris. Je me disais que si j'arrivais à faire un texte qui me plaise, j'aurais une nuit rempli de rêves délicieux.
C'était pâques. Je m'en foutais royalement, et j'avais eu envie de vomir toute la journée à cause de ces foutus chocolats et de la soirée que j'avais fais la veille. Je me disais que j'avais encore pleins de choses à faire, et que je n'en avais pas la moindre envie. Je voulais dormir durant des jours pour faire le tour de moi-même et essayer de comprendre tout ce qui déraille chez moi. Evidemment, je n'avais pas ce pouvoir mais le simple fait d'y penser me plaisait. Un rien ne me plaisait. Quelques notes de musique, une gorgée de tequila, chanter sur des accords improvisés, me tenir à la rampe des escaliers et sentir qu'une force étrangère me poussait vers l'avant. Ce porche sombre me plaisait aussi. Ces parois humides qui laissaient entrevoir un ciel sans couleur. J'étais juste là et cela me suffisait. Je pensais que c'était éphémère, et que je ne m'en rappellerai pas aussi bien une fois arrivée dans mon lit. Mais cette fois ci, je m'étais emparé du moment de manière à ce qu'il vive toujours en moi, avec précision et exactitude.
Au départ, je ne savais pas vraiment ce que je pouvais raconter, me remémorant tous les textes abandonnés avant même qu'ils n'aient eu la chance de prendre forme. Je me disais qu'au fond, je n'avais sûrement rien à dire de plus que tout ce qui se dit déjà de manière sublime dans certaine bouche, ou dans certains livre. Je pensais que quoi que j'écrive, ce n'était pas vraiment important puisque j'étais vouée à une existence courte et sûrement discrète. Je pensais aussi aux reproches qu'on avait pu me faire sur ma manière d'écrire. "Ce n'est pas assez travaillé, et puis tu voles des jolis mots pour donner du panache à tes phrases". J'avais bien pris en compte ce qu'il m'avait dit ce soir là, assis devant la nuit qui nous écoutait murmurer.
Depuis quelque temps, j'avais vécu assez de moments déroutants pour essayer de tisser un fil conducteur et rendre cela abordable. Même si au fond de moi je savais bien que personne d'autre que moi ne pouvait comprendre la complexité de chacun d'entre eux. Alors pour me rassurer, je me disais que chaque moment partagé avec quelqu'un était un don indélébile et que quoi qu'il advienne, nous y seront toujours le gardien. Je me disais que c'était plutôt joliment dit.
C'est pourquoi ce soir là, j'ai eu envie de laisser couler les mots, de les laisser exister quelque part. Ceux là méritaient leur place, et mon léger sourire montrait, pour une fois, une forme de satisfaction.
Sacrée nana que tu es. Ce n'est pas tous les jours que l'on en croise des comme toi.
RépondreSupprimerTes mots coulent avec une facilité déconcertante. Tu me happe, tu m'entraîne, et à chaque fois que je finis un de tes texte, le silence empli la pièce et j'ai juste envie de te voir et de te parler.
Merci pour ça.
Ne dis pas de sottises...
Supprimer♥
Merci.
Je refuse d'abandonner mon obsession.
RépondreSupprimerJ'essaie d'en venir au fait.
Tu m'as donné envie d'être un saint.
Toute cette robe de poussière, cette poisse de joue, cette main de suie - industrielle - moderne - ou phallus ou protubérance de fausseté plus que sale - toute cette civilisation souillant ta folle couronne d'or.
Quand te déshabilleras-tu ?
Quand te regarderas-tu à travers la tombe ?
Connais la gloire, adhère à la disgrâce.
En cette soirée dingue, je me souviens de ce jour de Juillet. Trois ans ne suffisent pas. Tu as ensorcelé un enfant, il ne cesse de croire en ta magie. Je vis le sentiment au coeur des choses. Où étais-tu alors ? Tu m'as échappé. J'ai adoré.
Ces quelques lignes me happent et me perdent... Je ne sais pas qui tu es, et pourtant ô que j'aimerai le savoir...
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