dimanche 9 décembre 2012

NON POTABLE

Pas de chanson ce soir. Pas de vielles histoires. Pas d'orgueil. Pas de deuil. Juste une nuée de mots non comestibles, sans saveur, sans véritable but, qui èrent, qui passent, qui cherchent sans pour autant parvenir à dénicher quelque chose de valable. Ecriture automatique, oui. Comme tu dis, pas de recherche du beau, du bien tourné, du truc qui sonnerait bien comme une légère brise mélodieuse à l'oreille, un bruit de vague dans un coquillage perdu, une voix qui sussure des histoires d'enfant sage pour que tu t'endormes. Plus rien de tel, non. Quelque chose de plus brutal, plus terre à terre, un peu solitaire, amère, austère. Succession d'adjectifs, pas d'adhésif, un peu corrosif, presque explosif. Tu me hais, moi je t'aime. On fait comment ?
MERDE.
Je recommence à écrire des gros mots en lettres capitales, c'est pourtant pas capital, comme pourrait l'être mon manque de sommeil ou cette grotesque répétition du mot capital dans la même phrase. Ridicules que je suis, que nous sommes. J'écris pas dans les règles, je me tape des 8 en litté, je me tape des putes illettrées, ah, ça c'était pas prévu, mauvaise punchline.
MERDRE.
Voilà, je cite Jarry, je ne me félicite pas. Enfin, si, peut être un peu, pour combler le vide.
Tu comprends rien.
C'est normal, crois pas que je vais te rendre la lecture facile, je suis pas là pour ça. Je suis là pour quoi d'ailleurs ?

Texte sans forme. Il commençait bien pourtant, un peu comme les autres. Et bien nan. Feinte. Grosse feinte.
J'emmerde ce texte, j'emmerde le lundi puisqu'on est lundi d'après mon ordinateur. J'emmerde les gens qui comprennent rien, qui font semblant, qui vivent dans leur petit monde, qui se croient malheureux sans raison.
J'emmerde la petite personne que je suis, bien trop hautaine, bien trop perdue.

Je crois qu'on se connait pas bien nous deux. Tu m'a pas laissé ma chance. Oui, bien sûr que ça me rend triste. J'suis comme les autres au fond, on peut me blesser très fort, m'aimer très fort aussi. On peut compter sur moi, me balancer mes vérités, comme vous l'avez toutes fait. Vous avez vu, j'ai encaissé. C'est dur comme exercice. Bande de connasses. C'que je vous aime, putain.

Je suis pas un, je suis plusieurs. Je suis loin, j'suis pas à l'heure. Je suis trop bien, t'es trop moqueur.

Je t'aime.
Adieu.




(Ce texte est odieux, j'laime pas, mais vu que je l'emmerde explicitement, c'est pas grave.)



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