Pas de chanson ce soir. Pas de vielles histoires. Pas d'orgueil. Pas de deuil. Juste une nuée de mots non comestibles, sans saveur, sans véritable but, qui èrent, qui passent, qui cherchent sans pour autant parvenir à dénicher quelque chose de valable. Ecriture automatique, oui. Comme tu dis, pas de recherche du beau, du bien tourné, du truc qui sonnerait bien comme une légère brise mélodieuse à l'oreille, un bruit de vague dans un coquillage perdu, une voix qui sussure des histoires d'enfant sage pour que tu t'endormes. Plus rien de tel, non. Quelque chose de plus brutal, plus terre à terre, un peu solitaire, amère, austère. Succession d'adjectifs, pas d'adhésif, un peu corrosif, presque explosif. Tu me hais, moi je t'aime. On fait comment ?
MERDE.
Je recommence à écrire des gros mots en lettres capitales, c'est pourtant pas capital, comme pourrait l'être mon manque de sommeil ou cette grotesque répétition du mot capital dans la même phrase. Ridicules que je suis, que nous sommes. J'écris pas dans les règles, je me tape des 8 en litté, je me tape des putes illettrées, ah, ça c'était pas prévu, mauvaise punchline.
MERDRE.
Voilà, je cite Jarry, je ne me félicite pas. Enfin, si, peut être un peu, pour combler le vide.
Tu comprends rien.
C'est normal, crois pas que je vais te rendre la lecture facile, je suis pas là pour ça. Je suis là pour quoi d'ailleurs ?
Texte sans forme. Il commençait bien pourtant, un peu comme les autres. Et bien nan. Feinte. Grosse feinte.
J'emmerde ce texte, j'emmerde le lundi puisqu'on est lundi d'après mon ordinateur. J'emmerde les gens qui comprennent rien, qui font semblant, qui vivent dans leur petit monde, qui se croient malheureux sans raison.
J'emmerde la petite personne que je suis, bien trop hautaine, bien trop perdue.
Je crois qu'on se connait pas bien nous deux. Tu m'a pas laissé ma chance. Oui, bien sûr que ça me rend triste. J'suis comme les autres au fond, on peut me blesser très fort, m'aimer très fort aussi. On peut compter sur moi, me balancer mes vérités, comme vous l'avez toutes fait. Vous avez vu, j'ai encaissé. C'est dur comme exercice. Bande de connasses. C'que je vous aime, putain.
Je suis pas un, je suis plusieurs. Je suis loin, j'suis pas à l'heure. Je suis trop bien, t'es trop moqueur.
Je t'aime.
Adieu.
(Ce texte est odieux, j'laime pas, mais vu que je l'emmerde explicitement, c'est pas grave.)
« On peut écrire sans écrire, tricher, mais aussi rester là en silence, inutile ou impuissant. Quelque texte essentiel se construit dans la tête sans plus aucun désir de le voir sur le papier, sans plus aucune force de le donner, ne serait-ce qu'à soi-même. » J-L. Lagarce
dimanche 9 décembre 2012
dimanche 2 décembre 2012
On lève les yeux
On crie à deux
On lève les voiles
On s'fait la malle
On part trop loin
On compte sur le destin
On chante trop fort
On vit encore

à m'en foutre à jamais ?
Et si tu me gardais,
un bout de ton corset
bien trop serré,
bien trop usé
par le temps qui passe
regarde comme on s'prélasse
On devient fou
On s'embrasse à genoux
On s'aime trop fort
On boit encore
Regarde toi
Quand t'es comme ça
T'es pas vraiment là
T'es pas vraiment toi
Regarde moi
Juste un p'tit peu comme ça
Effleure ma peau
Parcoure mon dos
Et si tu me peignais
D'un trait un peu farouche
Et si tu me touches
Du bout de ton pouce
Regarde les flammes
Qui dansent sur mes larmes
Regarde mon cou
qui frisonne d'un coup
Et je m'en fous
Et je me moque un peu de tout
Mais surtout de vous
Mais surtout de vous
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