dimanche 19 février 2012

«_Mamie, fais moi des ronds.»


«Je tombe, sans jamais heurter le sol. Une descente qui ne s’arrête plus, tout s'effondre sans que je n'aie le temps d'attraper quelque chose de solide. Je n'ai rien de solide. Juste mon corps que je serre pour essayer de freiner ma chute. Juste mes os qui craquent, les gouttes qui suintent le long de la vitre entrouverte, tes paroles qui reviennent picorer mes rêves, moi aussi je suis perdue. Agacée, lassée, je me lève avec les quelques forces qu'il me reste. Mes pieds sont froids au contact du goudron mouillé. Je marche dans la coure sans m'arrêter, je crois que plus je vais loin et plus je perdrai le fil de mes pensées. Je revois ton corps tremblant, tes rides se creusant dans tes mains de travailleuse, et puis tes larmes. Je ne t'avais jamais vu pleurer. Le cœur au bord des lèvres, je suis partie ce matin là. J'avais envie de crier.
Bien sûr je ne l'ai pas fait, et j'ai dit que ça allait, comme on fait toujours. »

Gaëlle.

dimanche 12 février 2012

♂+♀=ERROR




La vie suis son cours, y a pas de contours, pas de beaux jours dans tes yeux pleins de sommeil et de vive espérance. Je coure dans tes bras, je t'entraîne avec moi dans mes rires qui n'en finissent pas. Je te vois sourire pour la première fois, mais tu sais le genre de sourire qui revient de loin, qui démolirai les ruines de rancœur que tu avais entassées dans un coin.
Tu casses tes barrières, tu brûles tes arrières de tes poings consumés par la rage d'être vivant.
Tu t'échines à rejeter tes envies, tu les ranges dans un coin de ton esprit, mais pourtant elles sont bien là, bien en toi, au creux de tes doigts fatigués d’effriter ce qui te permet encore de planer.
Il te manque juste un peu d'amour, un peu de toujours pour t’apprivoiser.
Tu crois être de marbre, mais au fond tu es dans une cage calcinée.
Dans l'obscurité, des petites mains frêles ont tentées de venir écartées les barreaux de ta prison dorée, à coup de tendresse inespérée.
*
*
Tu n'y croyais plus mais le galbe de tes lèvres et tes gestes amples ont parlés à ta place.

Une simple nuit, deux abrutis un peu ahuris par le destin, me dirais-tu d'une manière exubérante, juste pour me faire rire quelques instants, me confier tes pensées sombres de tes yeux bleus un peu perçants.

Pas de promesses, pas de prouesses, juste tes boucles brunes contre mon dos frissonnant.
Pas de déclaration fantasque, les masques tombent.
Ne te cache plus sous tes peaux de chagrin, sous tes refrains torturés et ta fumée bien trop compacte pour ne pas t'y engluer.
Assieds-toi face au soleil et crie-lui que tu ne t'ai pas perdu dans ce monde hostile,
assieds-toi face à ta vie et dis-lui qu'elle n'a pas encore vraiment gagné la partie.


Gaëlle.