Papiers froissés sur la voie publique. Cœurs déchirés jetés en vrac. Pluie fine sur les carreaux de lunettes. Gens qui marchent, qui ne se retournent plus. Sourires envolés. Mines renfrognées. Sentiments calcinés.
La chrysalide ne s'ouvre plus. Elle ne laissera plus sortir le papillon majestueux.
Chrysalide remplie de vide, de rien, d'un petit tas de poussière insignifiant.
Chrysalide broyée dans mes mains froides.
La lune me regarde. Toute ronde, dans son habit d’impératrice effrontée. Elle me sourit. J'aimerais partir avec elle, me bercer au sein de ses cratères, et dormir pendant un siècle. Voir les Hommes s’entre-tuer et verser des larmes pour essuyer leur sang. Danser dans la brume jaunie, faire voler la poussière de mes pieds nus.
Crier à l'humanité d'arrêter ces guerres imbéciles. Insuffler l'amour, l'amour qui manque, l'amour qui ne vient pas. L'amour qui flanche, l'amour au delà de tout. L'amour unique, ou poétique, l'amour sincère.
Je rends le sourire à dame lune. Je rends les armes. Je rends les balles coincées dans mon poitrail.
Je rends mon être plein d'amour. Je rends ma foi. Je prends le large.
Je reviendrai.