La nuit nous enveloppe, la nuit nous dorlote, l'obscure passion nous transporte.
Blason indescriptible dans nos sens volatiles, poudre à canon sur nos lèvres enragées.
Les corps s’emmêlent et se perdent avec envie, charnelles tirades tournoyants nos esprits.
Le sablier s'arrête, vagabond incompris.
Nos cœurs en papier brûlent, flambent en cadence, crépitent telles des brindilles frêles et innocentes.
La lumière du jour perce ton regard incertain, ton océan d'ivresse, chaque battement de cil nous rapproche et nous blesse.
Êtres insatiables, gourmands éperdus, j'aspire tes paroles comme ta chair tendue.
Allongée sur l'îlot paisible et serein, la calanque bat fort, la calanque bat son plein.
En cette nuit douce, ce ravin de délice, je lance ma joie au ciel -sans nuage ni malice.
J'abandonne l'aigreur qui en moi était enfouie, j'explose d'ardeur,
et pour toi je m'enfuis.
G.