lundi 22 avril 2013

Et on retrouve petit à petit ce qui avant fonctionnait si bien.

La ville est endormie. Je pédale à en perdre haleine, sans savoir où je vais. Mes oreilles me font mal, ma poitrine tape un rythme allègre que je ne sais maîtriser. Les réverbères crachent une faible lumière, juste assez pour dessiner le contour des objets, des immeubles gris, des lignes abrupt discontinues. 
Mes yeux s'emplissent de larmes chaudes, la route est de plus en plus pentue, je tire ma dernière révérence avec le peu de force qu'il me reste. Je descend enfin, titubante, tremblante. Je croise des jeunes qui auraient pu être moi, se tenant par la taille, riant fort, une bouteille presque vide à la main. Une légère bruine me caresse le visage. 

*

Ils sont tous partis. Je sens quelque chose qui arrive, qui m'emplit d'un sentiment que j'avais oublié. Tu m'appelle fébrilement. Je suis perdue dans tes bras, dans nos paroles absurdes, dans tes caresses. Le temps s'arrête, le temps me berce, je dégringole dans le coin de tes lèvres.

*

Je lis la déception dans tes yeux. Je ne dis rien, de  peur que tu ne t'énerve encore contre moi. Je n'ai plus d'excuse cette fois.  J'aimerai que tu n'ai rien à me reprocher, mais il y a toujours quelque chose. Je suis perdue, suspendue dans le vide , la poitrine serrée. Encore une fois je n'ai pas été à la hauteur.  Je nage à contre courant.