mardi 19 février 2013

Je n'oublie pas la saveur de cette bouche, la texture de cette peau blanche, le sentiment d'exister quand ton souffle s'attarde dans mon cou. Je n'oublie rien. Je cogne mes souvenirs avec ces rêves lézardés,  ces images bleutées d'une poésie intense. J'espère. Je n'attends rien du haut de ma tour d'argent. Je regarde par la fenêtre, les arbres marmonnent dans leur barbe verte, je les écoute pendant des heures. Je ne m'en lasse pas. Je sais que ton regard est lointain, et que tes murmures sont destinés à d'autres. Cela m'amuse, cela m’attriste, je n'y pense plus. D'une voix brisée, je chante. J'entonne une mélodie fragile, dont les imperfections deviennent charmantes. Je ferme les yeux, et laisse couler les sons qui me viennent. Les mots qui me viennent. Les larmes qui me viennent. Dans le froid de la nuit, je pleure doucement, sans aucune douleur pour moi-même. Je brave le temps, je brave les règles que l'on s'était donné. Je foule le sol, je marche, je marche droit, je tombe. Tu me tends la main, et d'un sourire ravageur, tu me dis que la nuit me rend belle. Ma joue est collée contre ton torse, je sens ton coeur battre. Je suis bien au creux de ton être. Je n'ai plus envie de fuir. Mes yeux sont clos, et mes doigts caressent doucement ta peau. Ton souffle me berce.


 *.             Je m'endors.

dimanche 10 février 2013

Sombre cri

Rien de concluant à dire. Rien à vrai dire. Que du sombre et du vaniteux. 



Tu me connais, pleine de secrets et de vaines décadences, je me balance entre tes lèvres arrogantes. J'embrasse, j'embrase, je tâche ton col de chemise, je défrise ton jupon de pudeur, je pince ton cou de mille ardeurs.
Tu me repousse avec grâce, j'enlace ta ferveur avec dédain. Tu me retiens de tes mains moites, tu te rétractes, tu continues ton chemin.
Je fais un pas, je pose un genou à terre, je t'appelle, je t'appelle encore, mais tu ne réponds pas et je tombe, j'écorche ma peau, j'écorche mes mots à peine prononcés, dilués dans le souffle qui nous sépare.
J'étouffe dans ce monde, et c'est toi, de tes silences, c'est toi qui resserres l'échéance, encore quelques minutes et je ne serai plus. Je ne peux lutter, tu t'éloignes, je suis contrainte de rendre les armes.

Tes chaussures crissent sur les cailloux de passion que j'avais semés pour toi, tu ne te retournes plus.
Je crache. Dans le sable ocre et sang, je te laisse un dernier souvenir médiocre.
Tu m'abandonnes, comme on abandonnerait un enfant mort.
Je ferme les yeux, je laisse aller ma tête nue.
Ma nuque se rompt,
quelques rebonds,

Je pars.