
Seule, seule dans mon univers, seule dans la misère, je conjugue ma souffrance avec violence. Je sens le venin palpiter dans mes veines pourpres, mes yeux se noyer, se déchirer sous le poids de mes larmes de douleur, je refuse d'y croire. Croire à la connerie qui m'a prise au piège, croire au cortège des gens mal à l'aise, méchants comme brûle la braise. Des flammes dansent, une musique étrange me happe, me distance, c'est la décadence, j'aimerais m'y accrocher mais en vain. Je saute dans le train en partance d'une île que j'aperçois au loin. Une île modeste, un peu trop bien. Ma calanque ondule, bascule dans un nouveau demain, un chaos, un essaim d'êtres malsains. Ma douleur s'étend, je me reprend, et d'un air odieux je cris : "_Barres toi Satan."
Gaëlle.