lundi 23 mai 2011

INTEMPOREL




Tout me manque. Tous ces visages sous le soleil d'Espagne, tous ces sourires qui n'en finissent pas de gémir, de grimacer. J'étais bien là-bas, j'étais loin de tout, et surtout, surtout ! j'étais avec vous. Nous foulions les dalles chaudes des ruelles étroites, nous étions fous, fous d'être ensemble, et heureux il me semble. Nous parlions fort le jour, et doucement la nuit, mais nous déblatérions pendant des heures de ce qu'on pouvait avoir sur le cœur, les larmes aux yeux. Nous étions ficelés par un fil doré, emmitouflés dans l'amour de s'être rencontré. Nous avancions d'un seul pas dans la foule, en nous égarant dans notre liberté bredouille. Quelle bande de joyeux cons. Nos pieds étaient fatigués, mais qu'importe, on était tous dans le même bouton. Bouton de rose, ou bien de toi ? Quelle importance, j'étais dans tes bras. Rien ne nous ennuyaient vraiment, on avait bâti notre propre musée, dorénavant. Le soir, quand nous rentrions, fatigués, nous délassions nos chaussures pleines de souvenirs fraîchement franchis. Au jour le jour, et vive l'envie. Sous nos yeux éberlués, on pouvait voir défiler la vie. Certaine nuit je voyageais. Quand il me prenait la main, je divaguais. Je savais qu'il était fou. Fou de moi. Je sentais l'odeur de la nuit pénétrer au plus profond de moi, et nous parlions en silence. Je n'avais cas sentir sa peau contre la mienne, et je savais qu'il me disait "je t'aime". Chaque jour suivants furent déprimants. Chacun de notre côté, nous essayions de ne pas y penser, mais soit, ce voyage nous a tous embarqué.

Gaëlle.

mercredi 4 mai 2011

Etat second.


Il est tard. Tard dans la nuit, et je suis dans un monde complétement à part. Les sphères de mon esprit sont connectées à cette mélodie lancinante, ces notes qui dansent dans ma tête, qui m'envahissent, qui m'entraînent. Je n'ai plus aucune notion du temps, car le seul monde où je me trouve est infini, perdu dans une contrée invisible que seuls mes rêves connaissent. Cette musique est lente, palpitante, elle me pénètre jusqu'à ma chair, jusqu'à mes os. Je suis transportée dans un univers musical, et le plus fou c'est que mon corps ne bouge pas d'un poil. Cette musique me paralyse. La voix qui accompagne cette mélodie poétique est androgyne, avec un timbre rauque et doux à la fois, elle se marie à la perfection avec les notes harmonieuses de mon univers. C'est un son enjoué de piano qui l'accompagne.

Mes yeux sont ouverts mais ils ne distinguent que la sombre robe de la nuit, je m'imagine les étoiles. De toute ma vie, jamais je n'ai ressenti pareille chose. Les mots qui résonnent dans ma tête me sont incompréhensibles, mais c'est la raison pour laquelle ils prennent tout leur sens. C'est moi qui imagine ce que les paroles veulent dire, elles m'inspirent des mots qui n'existent pas, mais qui traduisent ce que je n'arrive pas à exprimer avec des mots trop étroits, trop vide de sens. Les notes montent à l'aigu dans une envolée tumultueuse, je verse des larmes de bonheur, des larmes de sueur qui suintent le long de mon front, qui glissent sur ma joue rougit par l'émotion. Je sens que le morceau est sur sa fin, il commence à ralentir, les notes viennent mourir au creux de mon cœur, qui bat d'ailleurs au rythme du tempo, au rythme de mon sanglot de plénitude.

Gracieusement, la dernière note retentit, elle plane encore quelques secondes dans les airs, comme un rire enfantin qu'on entendrait au loin, puis elle s'éteint, enfin, dans un frisson célestin.






Gaëlle. ( Rédaction brevet blanc. )